Aibar est directeur de Partnership Network, une organisation nationale qui œuvre pour améliorer l’accès aux traitements pour les personnes atteintes du VIH, de l’hépatite C et de la tuberculose au Kirghizstan.

Partnership Network mène un vaste éventail d’activités, notamment la négociation avec les sociétés pharmaceutiques afin que les médicaments soient accessibles à un prix abordable. L’organisation s’occupe également de tenir à jour les orientations cliniques et de promouvoir la réduction des prix pour un certain nombre de mécanismes.

Le Kirghizstan passant progressivement à un système de distribution de médicaments par l’État, le dolutégravir a été inscrit dans la liste nationale de médicaments essentiels ; l’organisation d’Aibar a d’ailleurs joué un rôle important dans ce processus. « Depuis septembre dernier, les gens reçoivent progressivement du dolutégravir. Aujourd’hui, on compte environ 320 personnes traitées par le dolutégravir. Elles ne bénéficient pas encore de la combinaison TLD (ténofovir/lamivudine/dolutégravir), mais le dolutégravir fait partie de leur traitement. L’objectif est d’avoir environ 2 000 personnes sous TLD d’ici la fin de l’année. »

« Bien entendu, les gens sont contents de passer d’une combinaison à base d’éfavirenz au dolutégravir. À en juger par les témoignages que nous recueillons, celui-ci a beaucoup moins d’effets secondaires, voire aucun. En particulier, ils sont contents de ne plus être obligés de prendre leur traitement le soir, contrairement au précédent traitement. »

« Aujourd’hui, presque tout le monde veut du dolutégravir, mais nous essayons de faire en sorte que la transition soit progressive. Certaines personnes n’ont pas d’autre choix que de garder la combinaison qui contient de l’éfavirenz, de l’emtricitabine et du ténofovir. Mais dans l’ensemble, les gens sont satisfaits de ce nouveau traitement du point de vue des effets secondaires. Il est beaucoup plus facile à prendre, et les patients attendent avec impatience le TLD, le comprimé quotidien à prise unique qui contient du dolutégravir. »

« L’un des principaux obstacles est le prix du TLD actuellement commercialisé. Il nous faudrait deux ou trois génériques sur le marché au Kirghizstan pour pouvoir faire baisser le prix à un niveau plus concurrentiel. Actuellement, nous mettons à jour nos orientations en matière de traitement ; elles seront prêtes en septembre prochain. Le TLD y figurera comme traitement de premier choix. D’ici 2020, nous espérons que 80 % des patients seront sous TLD. »