Domaines thérapeutiques

Tout en réaffirmant son engagement dans ses domaines thérapeutiques initiaux (le VIH, l'hépatite C et la tuberculose), le Medicines Patent Pool a élargi son mandat à de nouvelles maladies dont le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète et le COVID-19.

Même si les technologies utilisées pour le traitement du cancer ont connu de formidables avancées, les pays à revenus faible et intermédiaire continuent de faire face à l’obstacle majeur que représentent les inégalités d’accès aux médicaments de dernière génération. Ces derniers pourraient pourtant permettre aux patients de vivre mieux et plus longtemps. Les médicaments les plus récents, tels que le nilotinib, ont en effet grandement amélioré le pronostic des personnes atteintes de LMC.

Le nilotinib est la première licence obtenue par le MPP pour un traitement contre le cancer, et également la première licence octroyée sur un anticancéreux par l’intermédiaire d’un mécanisme d’attribution de licences volontaires axées sur la santé publique.

« L’accès à des médicaments de haute qualité contre le cancer est un élément indispensable de la riposte mondiale contre ce fléau. C’est pourquoi je suis ravi de signer notre premier accord de licence avec Novartis pour un traitement dont les pays à revenus faible et intermédiaire ont tant besoin. Même si le brevet expire bientôt, cette licence volontaire dans le domaine des maladies non transmissibles est un précédent crucial qui, je l’espère, inspirera d’autres entreprises », a déclaré Charles Gore, directeur exécutif du MPP, en octobre 2022.

Consulter l’accord de licence (en anglais)

VIH

Objectifs internationaux

Élargir l’accès aux traitements afin de toucher 30 millions de personnes vivant avec le VIH d’ici à 2025.

Mettre fin au sida d’ici à 2030.

La contribution du MPP

Accélérer l’accès aux versions génériques des principaux antirétroviraux et encourager le développement de formulations mieux adaptées contre le VIH.

Il y a 37,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, mais seulement 24,5 millions reçoivent actuellement un traitement antirétroviral. Les soins pédiatriques du VIH s’améliorent, mais seulement un enfant sur deux vivant avec le virus a accès au traitement [1].

Des médicaments abordables et efficaces contre le VIH sont impératifs, ces médicaments s’adressent en particulier aux populations des pays à revenus faible et intermédiaire, qui sont les plus touchés par le VIH. Ils doivent aussi être disponibles sous les bonnes formulations. Les combinaisons à dose fixe améliorent l’observance. Des traitements spécifiques pour les enfants, adaptés à différents âges et poids, améliorent leur prise en charge.

Depuis 2010, nous travaillons avec les principaux fabricants de médicaments contre le VIH, les gouvernements, les organisations internationales et la société civile pour améliorer l’accès des patients atteints du VIH aux médicaments définis comme prioritaires et novateurs par l’Organisation mondiale de la Santé dans les pays à revenus faible et intermédiaire.


[1] ONUSIDA : Fiche d’information 2019 — Dernières statistiques sur l’état de l’épidémie de sida (consulté pour la dernière fois le 3 Déc. 2019)

L’hépatite virale

Objectifs internationaux

Éliminer l’hépatite virale en tant que principale menace pour la santé publique d’ici 2030. Réduire les infections à moins d’un million et les décès à 500 000 dans la même période.

La contribution du MPP

Promouvoir l’accès aux antiviraux à effet direct avec le potentiel d’avoir un effet toutes les souches du virus.

Hépatite C

L’hépatite C est une maladie du foie causée par le virus de l’hépatite C (VHC). On estime que 58 millions de personnes vivent avec le virus[1], dont 62% résident dans des pays à revenu faible ou intermédiaire[2].

Les nouveaux antiviraux à action directe qui sont efficaces contre toutes les principales souches du VHC peuvent guérir des millions de personnes. Pourtant, environ 84 % des personnes infectées par le VHC ne reçoivent pas de traitement[3].

Le MPP travaille avec des fabricants de médicaments génériques pour accélérer le développement et la distribution de nouveau traitements que peuvent éliminer le virus grâce à une médication orale de courte durée dans les régions qui sont durement touchées par le VHC.

Le MPP a signé des accords de licence pour trois traitements contre l’hépatite C: daclatasvir (DAC) en 2015, ravidasvir (RAV) en 2017 et glecaprevir/pibrentasvir (G/P) en 2018.

Hépatite B

Les licences du MPP concédées par Gilead Sciences, couvrant le fumarate de ténofovir disoproxil (TDF) et le ténofovir alafénamide (TAF), profitent aux personnes vivant avec le VIH ainsi qu’aux personnes atteintes de l’hépatite B chronique, une maladie qui touche 296 millions de personnes dans le monde[4]. La majorité des personnes atteintes de l’hépatite B vivent dans des pays à revenu faible et intermédiaire.


[1] Organisation mondiale de la Santé, Global report on HIV, viral hepatitis and sexually transmitted infections, 2021 (en anglais)

[2] Organisation mondiale de la Santé, Progress report on access to hepatitis C treatment – key messages (en anglais – consulté pour la dernière fois le 19 Fév. 2020)

[3] Organisation mondiale de la Santé, Global report on HIV, viral hepatitis and sexually transmitted infections, 2021 (en anglais)

[4] Organisation mondiale de la Santé, Global report on HIV, viral hepatitis and sexually transmitted infections, 2021 (en anglais)

Tuberculose

Objectifs internationaux

Dans l’objectif de développement durable des Nations unies no3 figure la cible 3.3 : « mettre fin à la tuberculose d’ici l’année 2030 ».

La contribution du MPP

L’octroi de licences pour de nouveaux traitements et la contribution à leur utilisation pérenne dans les pays en développement les plus fortement touchés par la tuberculose.

La tuberculose est une pandémie mondiale qui touche 10 millions de personnes à travers le monde. En 2018, la tuberculose a causé 1,5 million de décès, et elle est la cause principale de décès chez les personnes vivant avec le VIH. Près de 90 % des décès dus à la tuberculose surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire [1].

La stratégie mondiale de l’OMS de lutte contre la tuberculose après 2015 établit des objectifs ambitieux visant à réduire les décès dus à la tuberculose de 95 % entre 2015 et 2035 et à mettre fin à la tuberculose. Afin d’atteindre ces objectifs, de meilleures thérapies à action plus rapide pour traiter la tuberculose sont urgentes, notamment pour la tuberculose multirésistante.

Nous travaillons à l’amélioration de l’accès aux nouveaux traitements contre la tuberculose multirésistante et pharmaco-sensible. Nous facilitons également le développement de nouveaux protocoles thérapeutiques en licenciant des médicaments contre la tuberculose encore en phase de développement.

Début 2017, le MPP a signé un premier accord de licence avec l’Université John Hopkins dans le but de faciliter le développement clinique du sutézolid, un traitement expérimental prometteur contre la tuberculose. Un deuxième accord a été conclu avec Pfizer en octobre 2019 afin de pouvoir accéder aux données et aux résultats relatifs aux essais de phase I, de phase IIa et cliniques sur le sutézolid. Ce deuxième accord visait à poursuivre les recherches sur cette substance potentiellement importante et intégrée aux traitements les plus récents, et d’en faciliter la mise au point et la commercialisation.


[1] Rapport sur la tuberculose dans le monde (Organisation mondiale de la Santé) 2019 (consulté pour la dernière fois le 3 Déc. 2019)

Autres domaines thérapeutiques

Objectifs Internationaux

Faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture santé universelle donnant accès à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et à un coût abordable[1].

Contribution du MPP

– Élargir son mandat au-delà du VIH, de l’hépatite C et de la tuberculose, en commençant par intégrer les petites molécules brevetées qui figurent sur la Liste modèle des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

– Obtenir des licences sur des médicaments pour lesquels il existe une forte probabilité d’inclusion dans la Liste modèle des médicaments essentiels (LME), compte tenu de leur efficacité clinique et de leur possible impact sur la santé publique, notamment les nouveaux antimicrobiens.

Pour beaucoup, les soins de santé restent encore inaccessibles, indisponibles ou trop coûteux. Chaque année, 100 millions de personnes partout dans le monde sombrent dans la précarité en raison de leur coût élevé[1].

La plupart des pays ne possèdent pas de couverture sanitaire universelle et ne garantissent pas l’accès des patients aux nouveaux traitements.

En 2018, le Medicines Patent Pool a réalisé une étude de faisabilité de l’élargissement de son mandat pour inclure d’autres médicaments essentiels prioritaires protégés par un brevet au-delà du VIH, de l’hépatite C et de la tuberculose, grâce au financement de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse. Cette étude inclut plusieurs évaluations pratiques des médicaments essentiels dans les domaines du cancer, du diabète et des maladies cardiovasculaires.

Environ 70 % des décès dus au cancer ont lieu dans les pays à revenus faible et intermédiaire[2]. La prévalence du diabète augmente plus rapidement dans les pays à revenus faible et intermédiaire[3]. Enfin, plus de trois quarts des décès dus à une maladie cardio-vasculaire surviennent dans les pays à revenus faible et intermédiaire[4].

L’étude a révélé les retombées attendues sur la santé publique de la fourniture de versions génériques de produits brevetés figurant sur la Liste des médicaments essentiels de l’OMS. Elle a aussi mis en avant les produits considérés par le Comité d’experts sur la sélection et l’utilisation des médicaments essentiels de l’OMS comme susceptibles d’être un jour ajoutés à la Liste des médicaments essentiels.

Le mandat du Medicines Patent Pool englobe désormais les médicaments essentiels protégés par un brevet qui figurent dans la LME de l’OMS, et ceux susceptibles d’être inclus à la liste dans le futur. Les efforts sont actuellement concentrés sur les petites molécules et sur la possibilité d’appliquer le modèle du MPP aux produits biologiques.

En 2019, le MPP a publié sa méthode de hiérarchisation des priorités, qui explique comment l’organisation détermine avec précision quels médicaments pourraient jouer un rôle de premier plan dans le cadre de l’élargissement de son mandat.

Pour aller plus loin

Publications du Medicines Patent Pool :

> Expansion potentielle du mandat du MPP aux médicaments essentiels brevetés : Étude de faisabilité sur les besoins et impact possible en matière de santé publique (en anglais)

> Méthode de hiérarchisation des médicaments pour l’obtention de licences dans le cadre de l’élargissement du mandat du MPP (en anglais)

> La mise en commun de brevets pour augmenter l’accès aux médicaments essentiels – Bulletin de l’OMS

Publications sur le même thème :

> Essential medicines for patients with multiple sclerosis – The Lancet Neurology (en anglais)

> Improving affordability of new Essential Cancer Medicines – The Lancet Oncology (en anglais)

MedsPaL :

> Le Medicines Patent Pool élargit sa base de données de brevets et de licences, MedsPaL, pour inclure les médicaments essentiels contre le cancer

> Nouveautés MedsPaL sur les médicaments essentiels


[1] https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/health/

[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/universal-health-coverage-(uhc)

[2] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cancer

[3] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/diabetes

[4] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cardiovascular-diseases-(cvds)

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